En France, une personne homo, bi ou trans est agressée tous les trois jours
Sombre constat pour l'année qui renouvelle la classe politique dirigeante et célèbre les quatre années de la loi Taubira : les violences LGBTphobes, qui avaient explosées en 2013 puis quelque peu diminué, ont augmenté de nouveau en 2016.
Quelques 1.575 témoignages ont été recueillis par SOS homophobie en 2016, soit 19,5% de plus qu'en 2015 et un niveau de violence qui tend à rejoindre celui des années précédant les débats sur le mariage pour tou-te-s.
En termes de « situations uniques » répertoriées (puisque plusieurs appels rapportent parfois le même fait de violence, soit car la victime passe plusieurs appels, soit car il existe plusieurs témoins), cette augmentation est encore plus alarmante : +23% en 2016.
L'escalade de violence contre les gays (+15%) et les lesbiennes (+16%) est pourtant de moindre mesure comparée à celle qui s'est abattue sur les bis et les trans de l'Hexagone. En une année, les cas de biphobie et de transphobie signalés à SOS homophobie ont doublé, passant respectivement de 23 à 44, et de 63 à 121.
SOS homophobie prend toutefois ces chiffres avec prudence; selon l'association il devient surtout « net que les personnes trans et bi hésitent de moins en moins à témoigner des actes transphobes et biphobes qu'elles subissent, et que ces deux formes de discrimination (...) sont de mieux en mieux perçues par les victimes. » Dans l'écrasante majorité des cas, les victimes plaignent des comportements de rejets et d'ignorance.
En 2016, comme l'année précédente, les LGBTphobies se manifestent principalement par le biais d'insultes (45% des cas) et d'attitudes de rejet ou d'ignorance (58% des cas) contre les personnes trans, homo ou bi. Ces deux formes d'homophobie ne prennent cependant pas racine dans tous les milieux. On constatera ainsi davantage de propos injurieux dans les lieux publics, à l'école ou de la part du voisinage, tandis que les brimades, le dénigrement et les préjugés sont plus intervenus en famille, dans le milieu professionnel ou scolaire.
C'est d'ailleurs dans ces lieux relatifs à la vie quotidienne (travail, entourage, école) que les violences ne cessent d'augmenter, en particulier dans les lieux publics (+39% par rapport à 2015) qui comptabilisent la grande majorité des agressions physiques, dans le milieu familial (+36%) et sur internet (+31%). SOS homophobie s'inquiète d'une « situation d'encerclement des victimes qui sont agressées sans répit chez elles, dans la sphère privée, à l'extérieur et dans le monde virtuel ».
Enfin, pour finir, Internet reste le principal lieu d'expression de l'homophobie
Notre association Equality rappelle aussi que l'homophobie reste encore bien présente dans la tête et les croyances de beaucoup de mondes.
Il n y a pas que l'acte homophobe que nous devons vaincre, il y a également les pensées !!
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