
Lutte contre l'homophobie à l'école
Rapport sur l'homophobie à l'école : mission accomplie – 15 Juillet 2013
Michel Teychenné a remis le rapport sur les discriminations homophobes à l'école au ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon. Un programme d'actions doit être engagé.
L'éducation nationale s'investira dans le programme gouvernemental d'actions «contre les violences et discriminations commises en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre.» C'est le ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon qui l'a annoncé au moment de la réception du rapport sur les discriminations homophobes à l'école piloté par Michel Teychenné.
Michel Teychenné a détaillé ses propositions issues du rapport concernant notamment la sensibilisation et la formation des personnels, l'éducation au respect de la diversité, l'association des élèves à la prévention des
discriminations, le développement des partenariats et la nécessité d'être, pour l'éducation nationale, un employeur exemplaire. Un programme d'actions conçu pour se dérouler sur plusieurs années.
Le ministre de l'éducation nationale a affirmé qu'il ne fallait plus «banaliser l'homophobie qui contredit le droit à l'éducation de tous, le droit à la protection contre toutes les formes de violence, qui conduit souvent à une détresse psychologique qui mène jusqu'au suicide.»
Vincent Peillon a souhaité des actions contre les préjugés et une prévention efficace.
Michel Teychenné note avec la satisfaction l'unanimité que son rapport recueille auprès des organisations syndicales réunies au sein du collectif éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire.
«Véritable état des lieux»
«Pour la première fois dans notre pays, une étude ose enfin dresser un véritable état des lieux de l'homophobie et la transphobie dans notre système éducatif» souligne le collectif dans un communiqué.
«Après quelques timides initiatives des ministres de l'Éducation nationale précédents, la France va peut-être enfin se donner les moyens de redorer son image de «pays des droits humains» souligne-t-il encore.
La France à la traîne dans l'éducation contre l'homophobie à l'école –
17 Mai 2013
Les enseignants «ne se sentent pas toujours armés» face à la question, regrette le principal syndicat des enseignants du primaire...
Lutter contre l'homophobie, ça s'apprend tôt. Alors que la journée internationale contre l'homophobie a lieu ce vendredi, des acteurs réclament une meilleure sensibilisation des enfants au sujet, et ce dès l'école primaire.
En 2012, l'Unesco a recommandé un apprentissage dès l'âge de 5 ans pour répondre au problème du harcèlement homophobe. Mais, alors que des pays comme le Royaume-Uni ou la Finlande ont mis en place des programmes spécifiques pour lutter contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle à l'école, «la France est en retard».
«Pédé», l'insulte la plus courante dans les cours d'école
C'est en tout cas le constat fait par le SNUipp, principal syndicat des enseignants du primaire, qui a décidé de «prendre les devants» et de «jeter un pavé dans la mare» en mettant à disposition des professeurs des documents –avis d'experts, conseils de lecture...– pour les aider à appréhender le sujet avec leurs élèves.
«L'école est un endroit où s'ancrent déjà des stéréotypes», explique Sébastien Sihr, secrétaire général du syndicat, qui rappelle que «pédé» est l'insulte arrivant en tête dans les cours de récré.
«Très peu d'outils pour les enseignants»
«L'école n'est pas "hors-sol", elle accueille par exemple des familles homoparentales», poursuit-il, jugeant qu'elle ne doit donc «ni délégitimer, ni encourager les orientations amoureuses». Mais, regrette le syndicaliste, les enseignants «ne se sentent pas toujours armés» car ils disposent «de très peu d'outils et de pratiquement aucune formation» pour aborder ce thème.
Au ministère de l'Education nationale, on indique attendre les conclusions d'un rapport sur l'homophobie à l'école «qui doivent arriver à la fin mai», avant de mettre éventuellement en place des «actions nouvelles». Actuellement, si le sujet est déjà évoqué dans les collèges et lycées, lors de «séances d'éducation à la vie affective et sexuelle», aucun programme spécifique n'existe dans les écoles primaires, où l'ont fait confiance au «bon sens» des enseignants.
Role du ministere de l'education nationale
Le ministère est engagé dans la lutte contre toutes les formes de discriminations et dans la promotion de l'égalité des chances. Il agit contre l'homophobie et de l'aide aux élèves qui en sont victimes.
Un numéro à votre écoute
Information, écoute et soutien des jeunes qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle
Ligne Azur 0 810 20 30 40
Tous les jours de 8 heures à 23 heures (prix d'un appel local à partir d'une ligne fixe)
www.ligneazur.org

Le rôle de l'École
L'École doit contribuer à :
- promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommesfaire prendre conscience des discriminations
- apprendre le respect de l'autre et de ses différences
- faire reculer les stéréotypes
- L'évolution des comportements passe par un travail éducatif qui s'appuie sur : l'apprentissage des valeurs de la République à travers les enseignementsles actions éducatives prévenant les atteintes à l'intégrité physique et à la dignité de la personneLe comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) aide à la mise en œuvre des actions éducatives.
0810 20 30 40 Un numéro Azur et des documents pour aider les élèves
L'École relaie auprès des élèves les ressources pour apporter à ceux qui en ont besoin une aide ou un accompagnement individualisé.
Au printemps 2013, pour la quatrième année consécutive le ministère s'associe à une campagne de promotion de la Ligne Azur. Cette campagne rappelle l'existence du dispositif aux collégiens et aux lycéens. Un kit de communication comprenant affiches et cartes mémo est adressé à tous les collèges et lycées.
La Ligne Azur est un dispositif téléphonique et internet d'information, d'écoute et de soutien des jeunes. Elle est dédiée à leurs questions sur l'orientation sexuelle.
Des écoutants professionnels sont joignables :
par téléphone au 0810 20 30 40 au prix d'un appel local à partir d'un téléphone fixe du lundi au dimanche de 8h à 23hsur le site internet www.ligneazur.org. Il est possible de poser ses questions ou de demander à se faire rappeler
Des partenariats pour lutter contre l'homophobie
Partenariat avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES)
Le ministère s'est associé à la diffusion dans les établissements des courts métrages de la série "Jeune et homo sous le regard de l'autre", en septembre 2010. Cet outil de lutte contre l'homophobie est proposé par l'Inpes. Il comprend cinq courts métrages et un livret d'accompagnement pédagogique. Les scénarios ont été écrits par les jeunes, dans le cadre d'un concours présidé par André Téchiné, réalisateur et scénariste.
Associations agréées
Trois associations, Contact, Estim' et SOS Homophobie ont reçu un agrément national.
Contact
Aide des jeunes à communiquer avec leurs parents ou leur entourage, lutte contre les discriminations, etc.
www.asso-contact.org
Estim'
Intervient auprès des élèves pour les aider à mieux vivre et à assumer leur sexualité, leurs différences, et accepter celles des autres.
www.estim-asso.org
SOS Homophobie
Sos Homophobie est une association de lutte contre les discriminations et les agressions à caractère homophobe et transphobe.
www.sos-homophobie.org/
Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité
La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) :
a élaboré des recommandations sur la prévention des discriminations liées à l'orientation sexuelle au collège et au lycée propose un outil de formation en ligne contre les discriminations, en partenariat avec le ministère. Cet outil d'e-learning présente différentes séquences pédagogiques afin d'identifier les situations de discrimination et y remédier. Il est destiné aux élèves comme à leur encadrement.
SOS homophobie a en premier lieu perdu son agrément dans les écoles –
le 04 decembre 2012 - Un coup homophobe en pleine manif pour l'égalité??
Le tribunal administratif estime que l'association, qui intervient régulièrement dans les établissements scolaires, a utilisé un document de travail peu équilibré et pouvant heurter les convictions religieuses.
Par une décision du tribunal administratif de Paris, l'association SOS homophobie a perdu le 23 novembre son agrément du ministère de l'Éducation nationale, qu'elle possédait depuis 2009. La Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC) avait engagé des poursuites en octobre 2009 contre elle après des interventions en classe qui avaient gêné certaines familles.
L'agrément national, en tant qu'association éducative complémentaire de l'enseignement public, est délivré par le ministre de l'Éducation nationale et dure cinq ans, renouvelables. Les directeurs d'établissements sont invités à «piocher» dans la liste des associations agréées, au niveau national ou local, s'ils souhaitent faire appel à des intervenants extérieurs.
Cet agrément est accordé aux associations d'intérêt général, à caractère non lucratif, et dont les services pédagogiques sont de qualité et complémentaires avec le programme de la classe. Le ministère précise que ces associations doivent respecter les principes de «la cité et d'ouverture à tous sans discrimination».
Un document de travail «insuffisamment nuancé»
C'est sur ce dernier point que SOS homophobie a failli. Selon le jugement du tribunal administratif de Paris, que cite la CNACF dans un communiqué, l'association utilisait un document de travail peu équilibré. Le juge s'est notamment appuyé sur les scénarios de réflexion intitulés «Le proviseur homophobe» ou «La mère homophobe» qu'il estime «insuffisamment nuancés au point de porter atteinte au principe de neutralité qui s'impose aux associations qui interviennent dans l'enseignement public».
Le document de travail s'attaquait également aux représentants des religions, qui «interviennent souvent publiquement pour s'opposer aux avancées en matière de droit des homosexuels» et «justifient même parfois une certaine discrimination à l'embauche à l'encontre des homosexuels». «On est en droit d'attendre que ces institutions n'interviennent pas dans le débat public pour peser sur la législation», peut-on encore lire dans ce document de travail. Pour le tribunal, ces affirmations peuvent porter atteinte aux «convictions religieuses et philosophiques» des élèves, de leurs parents et des enseignants.
SOS homophobie peut toujours intervenir en classe
L'association a vivement réagi à cette décision sur son site Internet.
«Pendant que certain-e-s, qui n'en sont pas à leur coup d'essai, s'escriment à faire annuler cet agrément de l'Éducation nationale,
SOS homophobie a relevé 72 témoignages d'homophobie en milieu scolaire en 2011», affirme l'association. «Demander le respect vis-à-vis de tou-te-s, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, ne saurait être considéré comme un point de vue manquant de neutralité.»
SOS homophobie «n'accepte pas» la décision du tribunal, qui «tombe au plus mal et semble donner raison aux homophobes». L'association va déposer un nouveau dossier d'agrément auprès du ministère de l'Éducation nationale. Sur l'année scolaire 2011-2012, SOS homophobie est intervenu dans 533 classes de collège et de lycée.
En attendant un éventuel nouvel agrément, l'association pourra continuer à intervenir dans les écoles, mais dans des conditions plus difficiles qu'auparavant. Désormais, un chef d'établissement décidant de faire appel à SOS homophobie en classe devra demander une autorisation à titre exceptionnel au rectorat.
Puis SOS Homophobie retrouve son agrément le 30 mai 2013
Avec un grand soulagement
SOS Homophobie a reçu un nouvel agrément national de cinq ans du ministère de l'Education nationale pour ses actions de sensibilisation contre l'homophobie dans les collèges et lycées.
Le précédent agrément, accordé en 2009 au titre d'association éducative complémentaire de l'enseignement public, avait été annulé le 23 novembre par le tribunal administratif de Paris, saisi par la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC).
Selon la CNAFC, le tribunal avait estimé que des scénarios intégrés dans le module de sensibilisation étaient "insuffisamment nuancés" et que certaines affirmations étaient "susceptibles de porter atteinte aux convictions religieuses et philosophiques", des élèves, des parents ou des enseignants.
Pour SOS Homophobie, la délivrance de ce nouvel agrément "vient conforter l'association dans sa démarche de prévention de ces violences et discriminations" en milieu scolaire. "En cette période extrêmement troublée, qui a vu se radicaliser et se répandre l'homophobie, ainsi qu'exploser le nombre de témoignages reçus par SOS homophobie, il est plus qu'urgent de lutter contre l'homophobie en la prévenant", ajoute l'association dans son communiqué.

Éduquer contre l'homophobie... dès l'école primaire ?
La lutte contre les discriminations est un combat qu'a porté le SNUipp depuis sa création. Aujourd'hui, il est nécessaire de franchir un nouveau pas en s'attaquant aux racines de ces discriminations, les racines communes comme celles qui sont spécifiques. Proposer des réponses aux manifestations de l'homophobie, prévenir et éduquer, telles sont les ambitions de cette publication.
Si le discours sur l'homosexualité a fait irruption sur la scène publique, l'école primaire est restée à l'écart de cette évolution. L'école, la classe, la cour de récréation sont des lieux où se construit la personnalité des enfants, et où s'ancrent aussi les stéréotypes, tout ce que la société considère comme « normal ». Il est nécessaire d'agir très tôt, pour combattre les représentations et les comportements discriminatoires et pour que ne se figent pas dans les esprits les convictions de hiérarchie des êtres et des sexualités.
Les réticences existent. Elles ne proviennent pas toujours de présupposés idéologiques ou religieux, mais plus souvent de méconnaissance et d'un manque d'informations, avec parfois la peur qu'on parle de sexe à l'école. La lutte contre les discriminations, notamment contre l'homophobie, est bien du ressort des programmes scolaires, elle se décline selon l'âge des élèves avec des activités adaptées. L'éducation civique, le respect des lois entrent dans les missions de l'école, et ce quelles que soient les convictions des familles. L'école est interpellée par la stigmatisation et le mal-être de certains jeunes comme par l'accueil de nouvelles formes de parentalité.
L'école primaire a un rôle éminent à jouer en matière d'éducation, de prévention, de promotion de la diversité, en utilisant différentes entrées dans les apprentissages. Mais elle ne pourra remplir pleinement cette mission que si se met enfin en place une formation exigeante de l'ensemble des personnels amenés à travailler dans les écoles auprès des élèves.
A-S-O, Posté le mardi 22 octobre 2013 18:53
http://www.youtube.com/watch?v=AzBMglDQ4FY&hd=1 voici une chanson contre l'homophobie